Le jour où… « Notre-Dame-de-Lorette », peinture de François Flameng.
Peinture de François Flameng (Musée des Armées)
Le titre exact de la peinture est Notre-Dame-de-Lorette - 28 juin 1915. On y voit un poilu effectuant une corvée dans la tranchée. La représentation n’a rien d’épique. Elle montre simplement le quotidien des hommes.
Cela s’explique par le statut et le positionnement de Flameng dans le dispositif militaire en tant que « peintre aux armées ». Nous l’avons vu, ce statut est dû à l’initiative du général Niox, ancien des campagnes du second empire et de la guerre de 1870, gouverneur militaire des Invalides. Il a obtenu du gouvernement et du commandement de pouvoir envoyer sur les arrières du front des artistes chargés de décrire la guerre, à une époque où la photo, le cinéma et la radio n’ont pas pris l’importance qu’on leur connaît aujourd’hui.
Les peintres aux armées doivent se soutenir par leurs propres moyens. Leurs œuvres seront exposées au musée de l’Armée. Ils ne doivent pas être mobilisables, ce qui explique leur âge et leur appartenance à un style plutôt « classique ». Leurs œuvres sont parfois un peu décalées par rapport à la violence et au fracas des combats de sorte que les combattants de première ligne ne se retrouveront pas toujours dans leurs peintures et ils ne seront plus déployés à la fin de la guerre.
Gravure sur bois (Brauer, Leyat, Quesnel et Sorensen dans Figures Contemporaines, 1901) : François Flameng
Flammeng est parmi les premiers peintres à rejoindre la mission aux armées. Professeur aux Beaux-Arts de Paris, peintre du tsar Alexandre III, décorateur de la Sorbonne, de l’Opéra Comique et du Train Bleu gare de Lyon, maire de Courgent (Yvelines), c’est alors un artiste reconnu. Il va faire le tour des points sensibles du front avec sa voiture et son chauffeur, notant ses observations sous forme de croquis qu’il transpose ensuite sur toile dans son atelier.
100 ans après, Flameng et ses confrères nous donnent un angle autre de la guerre et surtout nous révèlent combien leurs « reproductions » de la réalité nous ont marqués de manière inconsciente. Il n’empêche, les critiques furent parfois un peu dures envers eux, alors qu’à la vision de la photo d’une tranchée similaire, la réalité n’est guère différente de celle décrite par le tableau de l’artiste. Elle est même un peu plus riante… !
Photo : les Poilus dans une tranchée
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