Ouest France : publié le 20/07/2024 à 10h00
ENTRETIEN avec Olivier de Pierrebourg : Il signe un premier livre atypique sur Belle-Île pour « retenir des êtres et des lieux fragiles »
« Avant que les îles s’effacent », c’est le dernier roman d’Olivier de Pierrebourg. Un roman atypique fait de rencontres, de photos et de souvenirs pour ne pas laisser le temps les effacer. L’auteur sera présent au Festival Belle-île en livres, lundi 22 juillet 2024, à Sauzon (Morbihan).
Comment avez-vous eu l’idée de ce livre ? Il s’est écrit sur une période très longue. Ce n’est pas un journal, ce n’est pas non plus un livre de souvenirs, c’est un livre qui a voulu retenir des êtres et des lieux fragiles. Fragiles, menacés, comme ce fut le cas de mon épouse, Muriel, atteinte d’une grave maladie depuis les années 2000 et décédée en 2016.
Ces lieux et ceux qui y vivent, du simple fait qu’ils s’effaceront de nos mémoires, sont aussi fragiles. De Belle-île, où Muriel et moi avons été heureux, je voulais, chaque fois que je revenais à mon cahier, en travailler et en retravailler l’image. Les lieux sont inséparables de ceux qui y vivent. J’ai placé dans mon livre de nombreux personnages, soit rencontrés, soit qu’on m’en ait raconté l’histoire. Comme Auguste Morel, dont à peu près personne ne se souvient, et qui mériterait à lui seul un livre, qui est le premier traducteur en français de l’énorme roman de James Joyce, Ulysse, qui, amer, déçu du milieu littéraire parisien, vint à Belle-Île pour ne plus jamais, pendant quarante ans, en sortir.
Pourquoi Belle-Île ? Muriel et moi sommes venus pour la première fois à Belle-Île à Pâques, en 1984. Elle tomba amoureuse de Belle-Île. Cet amour dura tant qu’elle vécut. Plus tard, nous sommes venus en vacances avec nos enfants. Nous louions une maison, et en 1998, nous avons acheté une longère au Coléty, que j’ai vendue après le décès de ma femme. Ce qui précède est le fond du roman. Sa forme lui a été donnée par une invraisemblable succession d’évènements, jusqu’en 2023, date de la découverte d’une clé USB sur laquelle figuraient des milliers de photos, classées, de Muriel, dont des centaines de Belle-Île. On peut dire que ce livre est de manière très particulière un enfant du hasard.
Comment paraît ce roman ? C’est à la fois un roman et un livre photos, avec ses mots et ses images, ses lieux, ses personnages, la mer immense et les îles fragiles des cœurs. Avant que les îles s’effacent est paru en format numérique, et l’éditeur, eBook Hi Guild, a pris la décision d’en faire paraître une version brochée. Ce qui donne également un accès gratuit à son jumeau numérique, proposé sous le nom de Twin book. www.ebookhi.com/aqlise
Lundi 22 juillet 2024, Festival Belle-île en livre, à Sauzon. Olivier de Pierrebourg sera présent salle Sarah- Bernhardt.