Le jour où… Exposition des œuvres de William Orpen à Londres.
Affiche de l’exposition Orpen (Londres)
Certes, il existe des expositions de peintres combattant en France, mais il ne s’agit pas d’expositions consacrées à des artistes impliqués dans la représentation de la guerre. Ces événements culturels sont plutôt liés à des artistes réformés, pour diverses raisons, et sur des sujets à tendance très avant-gardiste.
Avec Paul Nash le 11 mai, nous avons découvert que la Grande-Bretagne n’est pas sur cette ligne culturelle. Dans le cas de William Orpen, dont nous avons croisé les œuvres plusieurs fois et notamment le 6 octobre 1917, ce ne sont pas moins de 125 peintures et dessins qui sont exposés à l’Agnew’s Gallery sur Old Bond Street à Londres. Plus de 9 000 visiteurs vont découvrir la réalité du champ de bataille à travers les œuvres de l’artiste.
Parmi les œuvres exposées figure Dead Germans in a trench. L’autorisation donnée par la censure surprend la presse, car deux mois, plus tôt, Paths of Glory de Christopher Nevinson’s s’était vu opposer un refus. Il y a une différence de taille entre les deux tableaux : les cadavres d’Orpen sont allemands !
Tableaux de William Orpen (à gauche) « Dead Germans in a trench » et de Christopher Nevinson’s (à droite) « Paths of Glory »
Deux autres peintures avec le même nom attirent notre attention : The refugee.
La belle jeune femme blonde y apparaissant n’a rien d’une réfugiée… il s’agit d’Yvonne Aupicq, une jeune volontaire française qui travaillait dans l’hôpital où l’artiste avait été soigné pour une intoxication, fin 1917. Ils partageront leur vie, ensemble pendant 10 ans, avant qu’elle ne le quitte pour l’ancien chauffeur de la Rolls Royce du peintre ! Ledit conducteur est devenu entre-temps champion de courses automobiles, puis agent des services secrets.
Début 1918, les deux tableaux ont valu des déboires au peintre avec la censure militaire britannique pour les avoir appelés à l’origine A Spy (une espionne), titre qu’il devra abandonner.
Tableau de W. Orpen : The refugee (à l’origine : A Spy)
Dans cette atmosphère, très british, la fin de vie de William Orpen sera plus crépusculaire. Le peintre, sans doute marqué, entre autres, par ses séjours au front s’adonnera de près au whisky et décédera en 1931, à l’âge de 53 ans.
Son oeuvre sera injustement vilipendée en Angleterre après sa mort pour des motifs peu artistiques et seulement « redécouverte » dans les années 1980. Trop méconnue en France, elle ne peut pourtant que nous interpeller.
La majeure partie de ses tableaux et dessins ayant été cédés à l’Imperial War Museum, c’est avec beaucoup d’émotion que nous pouvons encore les admirer de nos jours. En attendant, vous pouvez voir une partie des peintures de guerre de William Orpen dans la galerie virtuelle (cliquer pour la visite : 6mn) de 1561 jours.
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