Le jour où… Les combats de Bois-le-Prêtre s’intensifient et le carrefour du père Hilarion est emporté par les Loups du Bois-le-Prêtre…
Photo : des Loups du Bois-le-Prêtre
Se promener aujourd’hui dans les sentiers de Bois-le-Prêtre, c’est accepter un voyage dans le temps et également un voyage sur soi-même tellement la végétation et le sol sont encore marqués par des combats vieux de plus de 100 ans. La nature sauvage, qui n’a pas été autant laminée qu’à Verdun, vous amène naturellement à la méditation.
Chêne témoin des combats du Bois-le-Prêtre coupé en 2005 pour être replacé dans l’église de Fey-en-Haye
C’est sans doute pour cette raison que, jusque sous le règne de Louis-Philippe, dans les années 1830, des ermites avaient l’habitude de vivre en ces lieux suivant la règle de saint Hilarion, en menant une vie monastique dans des conditions très dures.
C’est ainsi que l’on trouve dans Bois-le-Prêtre un lieu-dit adossé à une maison forestière : La fontaine du Père Hilarion.
Depuis le mois de septembre, la 73ème Division, depuis la place de Toul, y contient les Allemands, qui, profitant de la proximité de Metz se sont installés en point fort. Nous ne sommes pas dans les zones d’effort du front, mais la proximité de Nancy et la couverture du saillant de Saint-Mihiel imposent que l’on maintienne la pression sur l’adversaire.
Carte des combats du Bois-le-Prêtre.
Ce Bois-le-Prêtre…, ne paraissait pas cependant à première vue un obstacle insurmontable. Les champs à l’est de Fey-en Haye, tachetés de tous les tas de gerbes abandonnées après la coupe des avoines, montaient en pente douce insensiblement vers le bois. Les grands arbres de la cote 372 barraient l’horizon ; sur les lisières, la retombée des branches touchait les gros buissons de haies en bordure.
Les lisières Est, coupées d’anciennes carrières, s’abaissaient assez brusquement sur les rives de la Moselle, supportant de jolies villas et les maisons blanches du village de Haut de Rieupt. Mais, derrière ce masque, presque riant, c’est l’inconnu des profondeurs du bois, où l’ennemi travaille âprement ; hautes futaies sombres ou taillis touffus où l’assaillant, qui devait se frayer un chemin à la serpe, était fusillé à bout portant par des postes invisibles. Ravins marécageux au fond desquels il se heurtait, sans abri possible, à de formidables blockhaus en tronc d’arbres. (Historique du 167ème Régiment d’Infanterie).
Le décor est planté ! Nous le connaissons un peu car c’est au sud de ce massif boisé que le lieutenant de Lattre de Tassigny a été blessé le 14 septembre dans sa charge héroïque.
Les combats vont y être terribles.
Le 10 décembre, après trois jours d’assauts au cours desquels des vieux mortiers remontant au XIXème siècle ont été utilisés, le carrefour de la Ferme du Père Hilarion, avec sa fontaine du même nom, est emporté.
Un journaliste en mal de scoop fera croire que les belligérants y ont conclu des trêves pour le ravitaillement en eau à la fontaine, ce qui est complétement faux puisque le lieu ne s’est jamais trouvé sur la ligne des contacts. Par contre, les fantassins des régiments engagés dans les combats y gagnèrent le surnom de Loups du Bois-le-Prêtre, habitués à une vie sauvage à la dure, comme les pères de saint Hilarion.
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Merci de faire un rappel aux loups du Bois Le Prêtre. Mon arrière grand-père Hippolyte Benéteau faisait parti de l’un d’entre eux tombé lors d’un assaut du 30 mars 1915 dans la tranchée du Fey. L’ensemble de sa correspondance nous est parvenu et témoigne de ces apres combats. C’est aussi le témoignage de son épouse qui elle aussi a fait sa guerre pour survivre. Pour en savoir plus sur son témoignage, je vous invite a découvrir ses lettres https://www.edhisto.eu/librairie-en-ligne/home/172-ta-femme-qui-t-aime-9782355150449.html?fbclid=IwAR1ARn_xs1jfiR5ZcHT7t4DfNElqXvoz1HUST2mPF48Dd_Ze7DzPPQ866Ak