Temps 1 : 1914, les illusions débute par la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France, le 3 août 1914. À l’image de Gaston, le cousin de Renaud Ancelin, qui triche sur son âge pour s’engager, les patriotes français se mobilisent dans l’enthousiasme, convaincus qu’ils vont « botter le cul des Boches » et seront à Berlin d’ici quelques semaines au plus.
Très vite, rien ne va se dérouler comme espéré, à l’image de ce 22 août, le jour le plus sanglant de l’histoire de France avec 27 000 tués, sans compter les blessés, les disparus ou les prisonniers. La France, envahie, est au bord de l’effondrement, sa capitale bombardée et le pouvoir replié à Bordeaux. Par un concours de circonstances quasi miraculeux, avec ce que l’on nomme improprement la victoire de la bataille de la Marne, le désastre est évité ; mais l’élan initial est brisé.
Le monde de la culture est au front et il est convié au festin des victimes avec, par exemple, la mort de Charles Peguy ou du peintre allemand August Macke. Les civils aussi avec les premiers massacres. La civilisation européenne s’enfonce et la guerre s’est installée. C’est la fin des illusions.
La guerre, en dehors de quelques batailles navales anglo-allemandes à l’autre bout du monde et des prémices en Turquie et en Mésopotamie est encore largement une affaire qui se déroule entre la Mer du Nord et la Suisse.
Le patchwork des faits qui illustrent 1914 fait apparaître un tableau saisissant, quelque peu différent de notre mémoire collective traditionnelle.
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